Depuis la fin de l’été, on dirait que la vie prend toutes les avenues possibles pour me rappeler le temps qui passe. En revanche, au lieu de m’en affoler, je la remercie des riches expériences vécues depuis plus de 25 ans.
En fait, tout a commencé lors d'une invitation pour fêter mes 25 ans de pratique agronomique de l'Université de Laval. Je n’ai jamais participé à aucun conventum, mais celui-là je le trouvais spécial (vous comprenez pourquoi) et j’y suis allée ce week-end (26 octobre 2024).
Par la suite, il y a eu cette discussion avec une personne, qui avait eu mon nom par un de mes clients d’il y a 20 ans! En discutant avec celle-ci, ça m'a fait réaliser que j’ai réussi à créer une relation durable avec mon client de l'époque, puisqu’il parle encore de moi avec reconnaissance.
Voici un autre événement spécial, inclut dans le palmarès de mes prises de conscience... Lors de ma dernière visite dans le coin de Laval, j'ai roulé devant une terre que j’ai dû refuser le financement, car le but de l'acheteur était pour faire de la spéculation immobilière et non pour faire de l’agriculture. Le client avait finalement utilisé sa compagnie en immobilier pour financer le projet. Bien devinez quoi? 20 ans plus tard, il n'y a aucune maison ni aucun dépanneur sur cette terre. La terre est toujours zonée verte! Aujourd'hui, j’accompagne encore des gens qui achètent des terres trop dispendieuses avant de nous consulter, en pensant avoir fait un bon "deal", car la terre sera un développement immobilier ou commercial dans quelques temps. Je me rend compte que c’est une roue qui tourne, que peut importe l'année ou la génération, quand on parle de l'agriculture, l'enjeu reste le même, c'est l'incertitude ou le statut quo dans plusieurs secteurs.
Ces dernières années ont été riches en expériences, en plus de me mener aux quatres coins du Québec, aux États-Unis et en Alberta. De mon bureau du centre-ville, j’analysais et approuvais des demandes de prêts de la Colombie-Britannique et des Prairies Canadiennes. Deux belles années qui m’ont ouvert les yeux sur la générosité de notre système agricole pour les producteurs, mais aussi de l'effet pervers de celui-ci (créé trop d'endettement pour les entreprises).
Je me compare bien à un chat, j’ai eu plusieurs carrières en une vie. J’ai commencé comme conseillère technique pour les producteurs de veaux de lait et de veaux de grains. J’avais des clients partout au Québec, mais aussi en Ontario et au Vermont. Tannée de vivre dans mes valises, j’ai choisi de travailler dans le domaine bancaire. J’ai commencé comme directrice de comptes agricoles, puis gestionnaire de risques agricoles. J'ai travaillé aussi du côté commercial comme directrice principale de comptes. Mon côté polyvalent m’a amené à jouer un rôle au niveau de l’analyse. J’ai vraiment aimé ce travail, car bien que j'étais dans l’ombre, j’ai touché à tellement de secteurs! J’ai analysé des entreprises de production télévisuelle, des entreprises manufacturières, des entreprises dans l’événementiel, dans l’import-export et même des aéroports. J’ai analysé les plus gros producteurs de porcs, de pommes de terre, de sirop d’érable et de farine.
Un peu plus tard, j’ai commencé à travailler à mon compte, dans le domaine qui me fait toujours vibré, l'agriculture. J’ai négocié, pour un groupe de producteurs avec les abattoirs, sur le système cost +. J'ai voyagé entre Montréal, Toronto et New-York comme une vraie femme d’affaires, car je n’avais jamais le temps de visiter. En 2 ans de négociations, je n’ai jamais vu la tour du CN, ni la Statue de la Liberté.
Puis épuisée de courrir les aéroports, j'ai atterri chez Agristratégies en 2019 comme analyste. J’y ai découvert le secteur Horticole et j'en suis tombée amoureuse. Ce secteur me permet de mettre en pratique ce que j’ai appris au niveau commercial, combiné à ce que j’ai appris avec mon Bac en agronomie. Comme je nous définis souvent, Agristratégies c'est la recette parfaite, avec un pied dans l’agricole et un pied dans le commercial.
Oui le temps file...et j'en ai parcouru du chemin! Même que peut-être, certains d’entre-vous m’ont entendu dire que je suis à la pré-retraite. C’est vrai qu'Agristratégies est mon plan de pré-retraite, mais j’aime tellement mon métier que la pleine retraite ne sera pas avant 10, voire 15 ans encore! Je continue de créer des relations durables et de confiance avec mes clients. De plus, ça m'a permis de me poser...de prendre le temps d'accompagner mes clients.
Oui, le temps me rappelle qu'il passe vite, mais qui sait, peut-être que j’irai à mon conventum de 40 ans de pratique agronomique! 😉